vendredi 30 octobre 2009

PRETRES AUTREMENT

        
          ••••••••  LE DEBAT S'ÉLARGIT
    Depuis la publication de "Prêtres autrement, ouvrons le débat" de nombreux échos  me sont parvenus par mails. Une large majorité disent leur accord avec les propositions avancées. Les rencontres organisées autour du livre vont dans le même sens. Les quelques rares désaccords qui se sont exprimés portent sur les critiques à l'égard de la formation traditionnelle des (jeunes) prêtres ou sur la possibilité de faire évoluer les choses ("touche pas à nos prêtres"!). Ce ne serait pas la solution. N'oublions pas le mot du Père Congar : "On peut supprimer une solution, on ne peut pas supprimer un problème!" Merci à tous ceux qui font connaître mon livre (un couple de mes amis en a diffusé 30 exemplaires) et qui contribuent à faire progresser le débat. Restent les sceptiques qui pensent que de telles réformes ne sont pas pour demain d'autant plus que trop de responsables de l'Eglise craignent et se raidissent. Ma réponse serait celle du philosophe (Miguel Benaseyag: "La vie change quand on commence à militer pour changer la vie."


      Je vous propose ma recension d'un livre intéressant, qui par bien des aspects rejoint certaines idées qui visent à modifier le statut du prêtre, en particulier en privilégiant le rôle des communautés chrétiennes.


QUI ORDONNER ? VERS UNE NOUVELLE FIGURE DE PRÊTRE
De Fritz Lobinger, éditions Lumen Vitae, 2004.

         L’auteur de cet ouvrage, d’abord publié en anglais, est né en Allemagne en 1929. Il a enseigné en Afrique et en Asie avant de devenir évêque du diocèse d’Aliwal en Afrique du Sud. Très au fait de la situation des Eglises à travers le monde, il ouvre des perspectives novatrices pour l’ordination d’une nouvelle figure de prêtres.

         Sa réflexion part en premier lieu des débats qui ont porté sur l’éventualité d’ordonner prêtres d’hommes éprouvés (« viri probati ») au cours du synode des évêques de 1971, proposition rejetée par une courte majorité qui craignait qu’elle n’entraîne la disparition du célibat... En deuxième lieu, l’auteur s’appuie sur trente années d’expérience de communautés chrétiennes qui disposent aujourd’hui d’équipes d’animation dans la ligne du concile Vatican II.

         La piste ici suggérée distingue deux types de prêtres, d’une part ceux qu’il désigne comme « corinthiens », en référence à la pratique de Saint Paul qui ordonnait des responsables issus des communautés qu’il venait d’évangéliser et d’autre part ceux qu’il appelle « pauliniens » qui exerceraient le ministère presbytéral à l’image de l’Apôtre lui-même.

Ces derniers garderaient le statut des prêtres actuels, célibataires et exerçant le ministère à temps plein. Ils ne seraient pas chargés directement du service des communautés particulières, mais leur tâche principale consisterait à fonder des communautés et à promouvoir la vie ecclésiale de celles qui ne rempliraient pas encore les conditions requises pour des cellules d’Eglise vivantes et responsables. En outre ils accompagneraient les prêtres corinthiens en formation.

         En ce qui concerne les prêtres corinthiens, issus et choisis dans et pour les communautés, leur appel supposerait que soit acquise la maturité ecclésiale de ces dernières et qu’elles soient en capacité de choisir des responsables. Ces prêtres seraient ordonnés après une longue expérience d’engagement paroissial  et une formation dans la communauté plutôt que dans un séminaire résidentiel. Ils exerceraient leur ministère presbytéral à temps partiel, auraient un métier profane, travailleraient en équipe et  pourraient être mariés. Ils n’auraient pas le monopole de l’exercice des missions ecclésiales et pour éviter tout cléricalisme il serait souhaitable qu’ils soient ordonnés à plusieurs dans une même communauté.  

         A partir de cette proposition, F. Lobinger analyse les différentes options possibles concernant l’ordination de viri probati avant d’examiner longuement les arguments en faveur de l’ordination de responsables de communautés.  Ces raisons convergent toutes en faveur d’une image de l’Eglise plus parlante et conforme à sa mission. Cette théologie du ministère est résumée dans la formule : « nous voulons être des frères et des sœurs à la manière du Christ ».

         Enfin l’ouvrage présente une série de scénarios envisageables pour différents types de paroisses. Les situations abordées se réfèrent à des communautés précises choisies aussi bien en Asie qu’en Afrique ou en Amérique du Nord comme du Sud. Ne manquent ni les étapes à respecter ni le mode opératoire.


         Ce livre conforte la nécessité de repenser dans l’Eglise l’appel au ministère presbytéral, en ce sens il vient alimenter une recherche qui prend actuellement de l’ampleur. L’auteur présente un projet très élaboré détaillé et argumenté, appuyé sur une expérience qui déborde largement l’Europe mais que nous pouvons parfaitement adapter à notre situation. Conscient des difficultés que présente un tel renouveau, l’auteur ne pense pas moins qu’il est urgent d’ouvrir le débat. Espérons que lecteur de ces quelque 120 pages en sera convaincu.
         

1 commentaire:

  1. Cher Paul Maire,

    Merci pour vortre vue sur le livre de Fritz Lobinger. Moi Ausi je lái lu. Recu par un oncle. excuser mes fautes d'ortographe, je suis nerlandophone et je fait mon mieux.
    En Hollande nous ausi on des debats sur les pretres du 21eme ciecle.
    Le model de Lobinger donne la posibilité de remetre la religion central dans la vie. Les differantes points de vue enrichie nos eglises.

    Je tien a la tradition, mais pas pour la tradition. Les tradition existes (a mon point de vue) a donner in sertain repos, a lier les gents, a faire réconnaitre les differents phase dans la celebration. Ils sont la pour notre confort, non pas pour nous endormir.

    Dans une communauté adulte, les adultes prennes leur responsabilité. Les prêtres corinthiens pour luer communauté, les prêtres pauliniens pour le total.

    Je trouve desesperant que les prêtres pauliniens de cette époque n'ont pas encore demander cette role. Pour nous (les jeune) et nos enfants l'eglise ne semble pas prendre responsabilité.

    Dans mon role de formateur en communication je explique souvent que il faut rester maitre de la communication soimeme. L'eglise donne l'impression que toute initiative viendra du bon Dieu. Ou est notre responsabilité? C'est bien d'avoir confience, moi je prefaire l'action et le pardon (apres ci nesecaire.)

    Merie de donner la possibilité de ce platform.
    Baudouin Knaapen (Pay Bas)

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